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Le
Point d'eau,
roman,
Gallimard, 1985
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J'ai écrit ce livre
après le suicide de mon frère
Jean. J’avais
beaucoup voyagé avec lui, en particulier en
Indonésie,
plusieurs années
de suite. Le roman se déroule dans cet
archipel, et aussi dans
l'oasis
égyptienne de Siwa, où je n'étais jamais
encore
allé, que j'imaginais
seulement, et qui allait prendre quelques
années plus tard une
place
importante dans ma vie. |
Quand
Thomas s'installe
à Siwa, une oasis,
bouleversé par la
mort de son frère Louis, il n'a d'autre désir
que
d'écrire la vie d'un
frère perdu pour le sauver de l'oubli. Un
épisode ancien
de cette brève
existence s'impose à lui et constitue
l'essentiel de son
récit : dix
ans plus tôt, Louis avait disparu quelques mois
dans les
îles de la
Sonde, sans plus donner de nouvelles. Thomas,
alors âgé de
dix-sept
ans, était parti à sa recherche d'île en île,
sur des traces à demi
effacées, affrontant les dangers, la peur, la
souffrance... Page
après
page, il se délivre du passé, de sa mémoire, de
la
mort, et se
rapproche du point d'eau des enfants de l'oasis,
du détachement,
de la
liberté, de la vie. |
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Le Point d'eau
est un très beau et grave roman. L'écriture
possède l'apparente
sérénité des ciels et des lacs -paysages du
récit. Elle est le résultat
d'une alchimie fragile (...). Récit mystique,
roman d'amour,
dévoilement d'un savoir occulte, Le Point d'eau
fait naître des mirages plus vrais que le réel
dans la
traversée des
apparences et du vacarme du monde occidental.
Livre à la gloire
d'une
autre dimension de l'être, c'est aux enfants
(Salem à
Siwa, Wayan à
Bali) que l'auteur demande d'exprimer, pour ces
adultes meurtriers, la
paix et l'amour -sans garantie- de l'existence.
(...) Après Saad,
qui fut pour nous une
merveilleuse surprise, Alain Blottière poursuit sa
route
d'écrivain solitaire. Le
Point d'eau est un texte accompli, serti
dans l'ascèse du
bonheur, dans l'attente passionnée d'une
révélation.
Hugo Marsan,
Gai Pied Hebdo.
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Cette
sérénité baigne toutes les pages.
Blottière, qui a la trentaine à tout casser, a
un
côté vieux sage.
L'étranger, l'exotisme lui réussit, loin des
prospectus,
du Club
Méditerranée. Texte bref, aiguisé comme une
lame,
tendu comme un fil
sur le point de se briser.
Éric Neuhoff,
Le Quotidien de
Paris |
C'est un beau livre d'absence, de
mémoire et de sable mêlés, où déambulent
des figures angéliques que l'on croirait
échappées d'un des contes de Le Clézio,
Mondo. Le narrateur oscille entre le
désir de magnifier sa peine, de s'en
nourrir, et la tentation de l'oubli, "
l'oubli divin qui guérit " de Nietzsche.
Le style aride d'Alain Blottière
distille avec parcimonie une émotion
sourde et décrit avec précision ce
double mouvement d'attirance et de
répulsion face aux souvenirs tour à tour
réprimés et libérés, qui s'ouvrent et se
referment comme une blessure. Au livre,
dès lors, de recueillir ce passé qui ne
veut pas s'abolir. Avant d'en finir une
fois pour toutes avec la mort.
V. L.,
Le Monde |
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