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Si-Amonn,
roman
Mercure de France, 1998
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Sur
cette période de
rêve qu'est pour moi l'antiquité, je voulais
écrire
un roman à la fois
exigeant en matière de vérité historique et
sincèrement amoureux.
J'aimerais beaucoup qu'on le lise à petites
gorgées. Car
il n'y en aura
pas d'autres. Ce qui m'anime
n'intéresse pas
grand monde, et je l'ai déjà beaucoup
répété. Si-Amonn
est donc mon
dernier roman. (AB, 2001)
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331 avant notre ère. En
Égypte, dans la douce oasis
d'Amonn célèbre
pour son oracle, Alexandre le Grand, depuis peu
pharaon, vient
connaître son avenir et savoir s'il est bien
fils de dieu. Il y
rencontre un jeune prêtre, Si-Amonn, dont la vie
est soudain
bouleversée. Par vénération pour Alexandre,
Si-Amonn quitte le paradis
de son enfance, résolu à devenir l'égal d'un
Grec
et un homme capable
de combattre aux côtés de son roi. Après un long
et
éprouvant chemin,
son projet le conduit à Cyrène, colonie grecque
de Libye.
Dans cette
cité immense qui est l'une des plus rayonnantes
du monde grec,
mais où
les garçons pauvres monnaient leur beauté,
Si-Amonn devra
subir une
suite d'épreuves cruelles, dont la moindre n'est
pas l'amour,
pour
devenir un homme digne du « fils de dieu ».
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Tous
les livres d'Alain Blottière, depuis Saad, sont
des histoires
d'enchantement, des quêtes de la pureté absolue,
des
voyages vers un
état idéal du monde et des êtres. (...) C'est
cette
sorte de combat
pour la pureté qui anime le livre de Blottière et
lui
donne sa douceur
implacable. Quand son personnage sent monter en
lui une force
guerrière, éprouve à son tour la tentation de
tuer, l'auteur déplace le
centre de gravité de la pureté. Elle est alors
incarnée par Iasonn, le
très jeune esclave muet pour lequel Si-Amonn
éprouve un
amour de
contemplation. Mais il finira par perdre sa grâce
surnaturelle
avec «
une allégresse de démon qui voit sa propre mort »
et préférera
succomber plutôt que de devenir un homme. Car la
principale
tragédie,
aux yeux de Blottière, est la fin de l'immaturité.
Jean-Noël
Pancrazi, Le Monde. |
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Livre
après livre,
Alain
Blottière écrit pour lui. Je veux dire que son
premier
lecteur est
lui-même. Il se raconte de bien belles histoires.
Ma constatation
n'est
pas une critique, bien au contraire, mais depuis
si longtemps qu'il
publie ses rares livres, il fallait comprendre
pourquoi, se ressemblant
tous et chaque fois différents, ils nous donnent
toujours cette
totale
jubilation immédiate. Alain Blottière reconstruit
le
monde pour y être
heureux. La réalité qu'il recrée est son paradis.
Il faut aussi
souligner la force, l'originalité mais aussi
-soyons francs
jusqu'au
bout- les frontières d'une œuvre singulière qui
dédaigne l'actualité ou
du moins se refuse à en subir l'oppression. Cette
haute et
intime
exclusivité, l'adhésion obsessionnelle de
l'imagerie
romanesque à ce
que nous appelons l'enfance, écartent les romans
d'Alain
Blottière de
la littérature actuelle. Ils se préservent, entre
parenthèses,
suspendus dans l'immobilité d'un temps onirique
qui prend
l'apparence
très rigoureuse de la vérité historique. Son
secret ? L'optimisme
obstiné d'une adolescence perpétuelle,
dégagée de toutes les
contraintes sociales, idéologiques et
métaphysiques.
Hugo Marsan,
Ex-æquo.
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Pour
évoquer ce monde gouverné par les plaisirs et
néanmoins traversé de
sentiments tendres et purs, cet univers légendaire
(même
si nombre de
détails reposent sur les meilleures connaissances
historiques en
la
matière) qui voit entre les jeunes gens surgir
l'enfance de
l'amour, il
fallait l'écriture pleine de charme et de
légèreté où excelle
Blottière. Sans tomber ni dans la vulgarité ni
dans la
préciosité, deux
écueils possibles d'un tel sujet, il nous entraîne
insensiblement, avec
fermeté et retenue, à partager son rêve.
Louise L.
Lambrichs, La Croix. |
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Ce
conte d'Alain Blottière eût été une
réussite parfaite s'il n'avait pas
été écrit dans un style souvent trop
précieux. L'application, la
fioriture étouffent en surface le sens profond
d'un récit
qu'on eût
aimé moins dissimulé. Mais cet excès de
délicatesse ne devrait pas
nuire au mystère d'une poésie qui demeure,
derrière ces mots gracieux,
sibylline et troublante.
Nicolas Bréhal,
Le Figaro. |
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